Get in loser, we're going shopping! (léandre&mina)

get in loser, we're going shopping!

— léandre michaelis & Whilelmina N. Hartwig —

Il était assez rare d’avoir une après-midi de libre à Alféa, et Léo avait bien compté profiter de la sienne, même s’il ne savait pas trop comment. Peut-être en trouvant un coin tranquille pour lire ou travailler. Ou bien rester dans la chambre pour écouter Lirio parler avec amour de ses très nombreux bébés – les plantes vertes qui avaient transformé en jungle luxuriante leur chambre partagée. Peut-être aller en ville pour passer voir son père ou sa sœur, quoique brièvement puisqu’ils travaillaient tous les deux. Ou bien, perspective la plus intéressante pour le moment, aller voir sa professeure d’histoire pour qu’elle lui assigne un nouveau projet de recherche. S’il savait que ça aidait beaucoup cette dernière, il le faisait surtout pour lui-même – petit nerd était toujours en quête de nouveautés pour nourrir son insatiable curiosité d’érudition – mais surtout parce qu’elle payait ceux qui lui apportaient de l’aide. Et comme il ne roulait pas sur l’or, il ne disait jamais non à un petit extra monétaire qu’il pouvait donner à son père (bien que ce dernier refuse l’argent de son fils) ou bien garder pour lui – ou plutôt dépenser pour les autres. Et puis sur le chemin, il avait croisé Mina, et tout son petit plan de nerd économe et studieux était tombé à l’eau.

« Tu fais vraiment chier, Mina », avait-il objecté d’un ton faussement agacé qui laissait bien comprendre qu’il n’en pensait pas un mot. Cette dernière, avant de le kidnapper, avait eu l’extrême gentillesse de le laisser aller discuter avec la prof d’histoire de la magie pour récupérer un nouveau sujet de recherche. Dans son infinie bonté, elle lui avait même gracieusement accordé dix minutes avec cette dernière. Puis elle l’avait entraîné, dans un tourbillon de paillettes et de maquillage dont son jeune cousin n’était pas ressorti indemne, en dehors des murs d’Alféa pour aller faire du shopping dans les Galeries Sapphire. A comprendre par là : elle part en shopping spree, et lui porte bien galamment les sacs de cette dernière. Enfin, porter était un très grand mot. Il avait pris le premier. Le deuxième. Le troisième. Au quatrième, il avait activé son pouvoir de gravikinésie pour faire flotter les sacs derrière lui et mettre les mains dans les poches, se laissant traîner de magasin en magasin sans (trop) protester. Il réussissait à s’esquiver de temps en temps, en profitant pour acheter des trucs dans son dos, comme des tubes de paillettes qu’il lui offrirait quand il aurait un peu de temps – avec tout ce qu’elle semait de partout, il fallait bien refaire ses stocks – ou des supports de plantes pour Lirio, histoire que ce dernier s’étale sur les murs en plus de s’étaler sur le sol.

Ce qui surprenait le plus Léo cela dit, c’est qu’elle lui demandait son avis. Elle qui était si belle, et qui s’habillait si bien, elle lui demandait son avis, et en plus, elle le prenait en compte. Il avait beau s’habiller comme un hétérosexuel ennuyeux – dixit sa chère cousine – il avait un sens du style très développé, sans doute grâce à sa sœur aînée qui l’entraînait assez régulièrement dans ses virées shopping, que ce soit à Solaria ou à Magix. Elle pensait sans doute qu’il profiterait de la première occasion pour se carapater et se perdre dans une librairie, mais il restait avec elle, observait, et apprenait. Et c’était maintenant sa cousine qui profitait de son expérience et de son œil affuté, lui faisant confiance quand il lui disait que cet orange ne lui allait pas, que ce rouge était trop sombre, que ce jaune jurait trop avec ses cheveux, que ce vert mériterait d’être un peu plus foncé. Alors elle repartait pour aller chercher la couleur désignée, et il en profitait pour se frotter les cheveux, histoire de faire tomber un peu de l’abondance de paillettes qu’elle lui avait collé dessus. Ça faisait ricaner quelques hommes qui accompagnaient leurs copines – et selon lui il fallait être bien débile pour ricaner parce qu’un mec portait du maquillage, mais bon, passons – et sourire quelques vendeurs qui trouvaient ça très chou, qu’il soit si amoureux de sa copine qu’il la laisse faire ça. Léo n’avait pas jugé bon de leur préciser que Mina était sa cousine, pas sa copine. Déjà parce que ce n’était pas vraiment important, et ensuite parce que comme ils passaient de magasin en magasin, il n’avait pas envie de se répéter cent fois pour un truc aussi insignifiant que le regard des autres.

« Tu veux aller où maintenant ? » Il ne savait plus vraiment combien de magasins ils avaient visité, entre les boutiques de fringues, les bijouteries et les parfumeries. « Tu veux aller voir une autre boutique ? Ou continuer d’emmerder l’hétéro ennuyeux qui te sert de cousin ? »

Son ton sarcastique était dénué de méchanceté. Au cours de son shopping spree, ils étaient entrés dans des boutiques de vêtements masculins, poussés par Mina qui avait insisté pour qu’il refasse aussi sa garde-robe, lui faisant même acheter des trucs qu’il n’aurait pas acheté s’il avait été seul mais qu’il porterait quand même parce qu’il fallait reconnaître que ça lui allait bien – et aussi pour ne pas se frotter à l’alliance de sa cousine et de son colocataire s’il s’avisait de les oublier au fond d’un placard. Et s’il avait bien rangé les sacs qui lévitaient paresseusement derrière lui pour ne pas en avoir une cinquantaine, il y en avait quelques-uns à lui, dont le contenu avait été payé avec son propre argent. Il n’allait quand même pas laisser sa cousine payer à sa place, tiens, déjà qu’elle venait de claquer une petite fortune dans ses propres vêtements. Et puis quitte à être forcé d’acheter des vêtements, il préférait faire ça avec Mina. Elle avait beau être sacrément perchée parfois, sa cousine avait un sens du style aussi développé que le sien et elle savait d’emblée ce qui lui allait ou pas.

« Tu sais quoi ? C’est toi l’experte en shopping. Décide, et je te suis. C’est pas comme si on était attendus quelque part de toute façon. »

get in loser, we're going shopping!

— léandre michaelis & Whilelmina N. Hartwig —

Mina s’était levée de bonne humeur ce matin, le pas léger, elle avait presque glissé jusqu’à la salle de bain où elle s’était prit une longue douche durant laquelle la jeune femme s’était chouchoutée. Masque pour les cheveux, le visage, gommage du corps, elle prenait soin de sa peau, celle qui se retrouvait si souvent sollicitée par les paillettes et les pigments qu’elle s’étalait sur le visage. En sortant de la douche, elle avait pris le temps d’appliquer sa crème pour le visage, pour le corps, pour le contour des yeux… Certains ne s'embêtent pas autant. Le regard posé sur son reflet, elle réfléchit à la façon dont elle va s’habiller et se maquiller pour passer sa journée. Elle a envie de faire du shopping, il faut qu’elle fasse ses stocks de paillettes. Elle décide de faire quelque chose de discret pour changer. Enfin discret tout est relatif… Lorsque l’on porte des paillettes à longueurs de journées, la discrétion est un concept différent pour Mina que pour le commun des mortels. Elle farde ses yeux d’un rose fushia qu’elle étire sur ses tempes, un mascara noir et un petit rouge à lèvre brillant. Elle brosse ses cheveux qu’elle sèche à l’aide du sèche-cheveux et retient sa frange à l’aide d’un épais serre-tête de couleur rouge. La blonde enfile un petit pull rouge aux manches courtes, laissant dépasser son faux col blanc brodés de perles et de faux diamants et une petite jupe dans un tissus tartan bleu et rouge. La fée finit avec des bas blancs qui arrivent sous le genoux et des babies argentées. Elle se regarde dans le miroir, accroche ses perles à ses oreilles et se trouve fin prête pour se rendre aux galeries Sapphire. Elle attrape son clutch carré dont elle passe la chaîne dorée autour de son épaule et sort de sa chambre pour finir dans la salle commune où elle croise son cousin.

- Léo !!! » S’exclame-t-elle en croisant le chemin de son cousin. « Tu viens avec moi, je vais faire les boutiques. » Ce n’est ni une question, ni une invitation. Il a croisé sa route, il doit venir avec elle. « T’as pas le choix. » Ajoute la blonde, sourire aux lèvres.

- Tu fais vraiment chier, Mina » Lui lâche-t-il. Elle sourit, amusée par ce ton qu’il emploie alors qu’elle sait très bien qu’il n’en pense pas un mot et qu’il va la suivre quoi qu’il arrive. Même pas besoin de faire la moue, de jouer celle qui est triste si il dit non, elle sait qu’il dira oui et puis, qu’a-t-il de mieux à faire cet après-midi ? Bon, elle comprend qu’il devait se rendre chez une de ses professeurs et Mina le laisse faire, gracieusement. Une fois aux galeries, Mina vaque à son shopping, n’oubliant pas que son cousin est présent, bien évidemment. Elle lui demande son avis dès qu’elle essaie quelque chose. Elle ne prête pas attention aux regards des gens autour d’eux, elle ne prête jamais attention aux regards qui se posent sur elle, cela fait bien longtemps qu’elle a compris que cela peut faire plus de mal que de bien. Au bout d’un moment, la blonde s’arrête et se tourne vers Léandre. « Tu veux aller où maintenant ? Tu veux aller voir une autre boutique ? Ou continuer d’emmerder l’hétéro ennuyeux qui te sert de cousin ? » Elle sourit à la dernière remarque. « Tu sais quoi ? C’est toi l’experte en shopping. Décide, et je te suis. C’est pas comme si on était attendus quelque part de toute façon. »

- Avoue que tu adores quand je te traîne jusqu’ici avec moi ! » Répond-t-elle, le sourire aux lèvres. « Et puis, tu t’es aussi fait plaisir, non ? » Elle a bien vu les quelques sacs qui appartiennent à Léandre, mais il a raison de se faire plaisir également. « On peut boire quelque chose, je ne sais pas toi, mais j’ai faim et j’ai soif… » Elle semble réfléchir à l’endroit idéal où se poser. « T’as envie de quoi ? » Demande-t-elle, consciente que son cousin n’a pas souvent choisi les endroits où ils sont allés.

get in loser, we're going shopping!

— léandre michaelis & Whilelmina N. Hartwig —

Mina avait l’air d’en avoir terminé avec son shopping spree, et ils marchaient maintenant sans but, sans vraiment s’intéresser aux boutiques autour d’eux. Il commençait à avoir légèrement faim mais ça pouvait attendre encore un peu. A tout moment, la petite blonde pouvait décider de s’engouffrer dans une autre boutique et y faire la tornade au milieu des habits, ajoutant un nouveau sac de fringues à la collection que son cousin faisait léviter derrière eux. En vrai, il était mauvaise langue. Il n’y en avait pas tant que ça, des sacs. Surtout parce qu’il profitait des moments où elle se changeait pour tout réorganiser et empiler les vêtements ensemble, histoire que quatre sacs n’en deviennent plus qu’un. Et comme ça ne semblait pas gêner Mina, il continuait à chaque fois qu’ils se posaient quelque part.

« Avoue que tu adores quand je te traîne jusqu’ici avec moi ! » Plutôt que de répondre par l’affirmative, Léo préféra lui tirer puérilement la langue. Bien sûr qu’il adorait passer du temps avec Mina. Ils s’étaient assez rapidement entendus quand ils s’étaient rencontrés dans la suite Coccinelle qu’ils partageaient, et apprendre, bien plus tard, qu’elle était sa cousine ne l’avait rendu que plus heureux encore, bien que cela signifiait que le père de cette dernière était cet oncle qu’il n’aimait pas trop. « Et puis, tu t’es aussi fait plaisir, non ? » Il faillit presque lui tirer à nouveau la langue mais il préféra cette fois un petit couinement outré et une bourrade gentille pour bien marquer sa protestation. Quel culot ! Il avait acheté des habits parce qu’elle l’avait tiré dans des magasins. Sans elle, il se serait contenté de ses tee-shirts de nerd et ses jeans d’un bleu foncé ennuyeux.

« Je te signale que c’est toi qui a voulu que j’essaie et achète tout ça, ne renverse pas les rôles ! » Il eut un léger rire amusé avant de reprendre. « En plus maintenant je vais être forcé de les porter, parce que si je les oublie au fond du placard, Lirio et toi allez me tuer… Mais bon, j’imagine que je ressemblerai moins à un hétéro chiant, hein ? Si je me fais draguer par des mecs, ce sera entièrement ta faute. »

Non pas que cela le dérange, d’ailleurs. Il n’était pas hétérosexuel, bien qu’il n’en parle pas. Non pas qu’il soit toujours dans le placard, mais il avait appris à très peu parler de lui pour ne pas laisser trop d’accroches aux gens, et son orientation n’était pas une information qu’il était prêt à partager avec tout le monde comme d’autres pouvaient le faire. Il ne s’en cachait pas non plus, mais son premier réflexe serait toujours d’envoyer balader les gens lui posant la question. Ca ne les regardait pas, quoi. « On peut boire quelque chose, je ne sais pas toi, mais j’ai faim et j’ai soif… » Ramené à la réalité par la voix de sa cousine, il ne pouvait cependant qu’approuver. Lui aussi commençait à avoir faim et soif. Ils avaient passé un bon moment à sauter de boutique en boutique après tout, il fallait bien qu’à un moment ils se posent pour se reposer un peu. « T’as envie de quoi ? » Léo haussa nonchalamment les épaules. Pour lui, les snacks se ressemblaient tous. Ils vendaient tous les mêmes boissons, la même nourriture, et ils étaient tous extrêmement chers, surtout ici, dans la galerie Sapphire. Pour payer moins cher, il leur aurait fallu sortir des galeries pour se perdre dans les ruelles – et encore, ils étaient à Magix.

« J’en sais trop rien. De toute façon tout est cher ici, alors tout se vaut, j’imagine. » Il passa une main dans ses cheveux, pensif, laissant tomber encore un peu plus de paillettes au sol. « Ma sœur m’a parlé d’un salon de thé qui aurait ouvert dans le coin. Apparemment c’est un peu cher, mais c’est bio, vegan, et leur carte est immense. On peut aller là si tu veux. »

Ca avait l’air de bien la tenter. Peut-être le côté bio. Ou vegan. Ou juste l’idée de manger et boire un truc quelque part, peu importe l’endroit. Alors ils se dirigèrent vers le salon de thé, Léo restant assez proche de sa cousine. Il avait remarqué les regards que certaines personnes, principalement des hommes, lui lançaient, et il n’aimait pas beaucoup ça. Dans un magasin, il avait fait un duel de regards avec un adolescent aux idées un poil trop lubriques à son goût, qu’il avait gagné quand il avait désactivé son pouvoir pour laisser tomber lourdement les sacs au sol avant de les faire léviter à nouveau, faisant comprendre à l’autre que ce qu’il faisait avec des sacs, il pouvait le faire sur lui. Parfois, les hommes étaient vraiment des porcs. Mais il n’en avait pas parlé à Mina, qui aurait sans doute ri de son côté très protecteur.

Il ne leur fallut pas bien longtemps pour atteindre le salon de thé, à la carte immense, comme l’avait promis sa cousine. Différentes sortes de thés et de cafés – il faudrait qu’il y emmène Cosmo un jour – des cocktails ou des trucs plus classiques, des gâteaux, des glaces, des pâtisseries variées… Et les photos faisaient déjà bien envie. C’était décidé, ils se poseraient ici. Léo laissa sa cousine passer en premier, surjouant la galanterie en poussant la porte avec de grands mouvements, avant de lui emboîter le pas, son regard survolant l’endroit pour voir où ils pourraient s’asseoir. L’endroit n’était pas bien rempli, trouver une place n’allait pas être bien dur. Mais ce n’était apparemment pas à eux de choisir, puisque les ayant vu entrer, une serveuse se dirigeait déjà droit vers eux avec un beau sourire commercial. Avant qu’elle ne s’approche, il se pencha vers sa cousine, taquin, pour murmurer discrètement dans son oreille avec un léger sourire.

« Si elle nous installe près des toilettes, je jure que je me casse. »

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— léandre michaelis & Whilelmina N. Hartwig —

En retrouvant Zéphyr, son père, Mina s’est découvert une famille. Le plus drôle c’est que parmi les membres de cette famille se trouvait déjà ce qui pouvait se rapprocher le plus d’un meilleur ami pour elle. Léandre Michaelis, colocataire à Alféa, garçon dont elle s’était rapproché assez facilement malgré la réserve de celui-ci, était en réalité son cousin. Elle avait été heureuse de constater qu’ils ne s'étaient pas éloignés à la nouvelle de leur lien de parenté, qu’au contraire, ça les avait rapprochés un peu plus. La blonde avait donc réussi à attirer son cousin dans les grands magasins afin de faire un peu de shopping, enfin beaucoup de shopping… Après des heures à déambuler dans les magasins, la blonde a décidé de faire une pause et elle en profite pour taquiner Leo.

- Je te signale que c’est toi qui a voulu que j’essaie et achète tout ça, ne renverse pas les rôles ! » Blah, blah, blah… Elle sait qu’il a aimé, c’est le principal ! « En plus maintenant je vais être forcé de les porter, parce que si je les oublie au fond du placard, Lirio et toi allez me tuer… Mais bon, j’imagine que je ressemblerai moins à un hétéro chiant, hein ? Si je me fais draguer par des mecs, ce sera entièrement ta faute. » La blonde sourit, bienveillante. Elle sait qu’il assume, mais qu’il veut rester discret sur le sujet et jamais Mina ne le forcerait à quoi que ce soit.

- Désolée de vouloir te donner un peu de style, laisse-nous exploiter ta flawlessitude… » Elle invente des mots, comme souvent, mais passons. La blonde propose alors qu’ils trouve un endroit pour boire et manger parce qu’elle commence à ressentir un petit creux. Il hausse les épaules, cette attitude désinvolte dont il a le secret.

- J’en sais trop rien. De toute façon tout est cher ici, alors tout se vaut, j’imagine. » Il passe sa main dans ses cheveux une main dans ses cheveux. « Ma sœur m’a parlé d’un salon de thé qui aurait ouvert dans le coin. Apparemment c’est un peu cher, mais c’est bio, vegan, et leur carte est immense. On peut aller là si tu veux. » Bio, Végan, du choix… Pas besoin d’en dire plus pour donner envie à la blonde. Par contre, c’est cher et ça c’est un peu plus embêtant puisqu’elle a déjà dépensé pas mal, mais tant pis, elle va assumer jusqu’au bout.

- Let’s go ! » Dit-elle en suivant Leo jusqu’au salon de thé. Arrivés au salon, Mina passe en premier pour dégoter une serveuse et une place.

- Si elle nous installe près des toilettes, je jure que je me casse. » Lui murmure Leo à l’oreille et Mina se met à rire. Il y a de la place un peu partout, elle espère sincèrement qu’ils ne seront pas près des toilettes. La serveuse leur tends une carte dont le choix est IMMENSE. Leo n’a pas menti.

- Wow ! » S'exclame-t-elle. « BON… » Elle laisse sa phrase en suspens tandis qu’elle parcourt la carte des yeux, impressionnée. « Je vais prendre un Chaï latte au lait d’avoine, c’est sur… » Dit-elle en tournant la carte pour trouver les choses à manger. Elle choisit toujours les chaï dans les nouveaux endroits qu’elle fréquente, elle adore les comparer, les noter et les classer. Petit bonus si ils ont des paillettes comestibles à l'intérieur. « Y a des brownies à base de courgette !! » S’exclame-t-elle. « J’vais goûter je pense ! » La blonde pose la carte et lève les yeux vers son cousin. « Tu prends quoi ? » Demande Mina avant d’ajouter. « Bon, comment tu vas ? Parce qu'on n'a pas vraiment eu le temps de discuter toi et moi ! C’est ma faute avec ma folie acheteuse … » Dit-elle, faussement honteuse.

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— léandre michaelis & Whilelmina N. Hartwig —

« Désolée de vouloir te donner un peu de style, laisse-nous exploiter ta flawlessitude… » Léo répéta le mot sans parler, avant de soupirer en secouant la tête. Au bout de deux ans, il s’était habitué à ce que la blonde invente des mots, ne pouvant probablement pas se contenter des mots déjà existants. Il abandonne le sujet cependant, pas assez à cheval sur la langue pour se disputer sur quelque chose d’aussi trivial. Et puis si elle disait qu’il était flawless… Qui était-il pour le lui contester. Comme il ne dit rien, elle change de sujet pour lui proposer d’aller manger quelque part. Heureusement pour elle, Léo avait une adresse que sa sœur aînée lui avait généreusement partagé. C’était bio, vegan, avec, apparemment, beaucoup de choix. Il n’en faut pas plus pour que la fée accepte et qu’ils se dirigent vers le salon de thé.

Une fois sur place, son sarcastique cousin ne peut retenir la petite remarque discrète, et Mina se met à rire presque en silence. Heureusement, ils ne sont pas installés près des toilettes, mais plutôt à la fenêtre, et Léo retint son sourire et la remarque qui allaient suivre. Il le lui dirait, plus tard, quand la serveuse serait partie. Cette dernière leur donne un menu à chacune avant de les laisser choisir en paix, et tandis que Mina glousse de ravissement devant les mille et un choix de la carte, son cousin tente de trouver un truc comestible – il n’est pas très fan de tout ce qui est lait d’amande ou de soja, honnêtement. Le goût est bizarre. Il préfère le lait très classique, mais ce n’est pas quelque chose qu’il peut demander dans un salon de thé vegan. Ce serait un peu déplacé. « Je vais prendre un Chaï latte au lait d’avoine, c’est sûr… » Grand classique. Elle prenait toujours la même chose dans les nouveaux endroits. Peut-être qu’il devrait faire la même chose ?

« Je pense que je vais faire comme toi et rester sur la valeur sûre du chocolat frappé. Attend par contre c’est quoi le lait… » Il jeta un nouveau coup d’œil sur la carte. « Amande et coco… Ouais, ça passe. Ce sera toujours meilleur que le lait de soja. »

Volontairement, il omit de regarder le prix – bio, vegan, sans gluten, normal que ce soit cher. Il allait baisser sa carte quand Mina se mit à couiner d’excitation. « Y a des brownies à base de courgette !! J’vais goûter je pense ! » Des brownies… A la courgette ? C’était original. Et ça avait l’air bon, aussi. Curieux, il retourna à la carte pour survoler ce qu’il y avait à manger. Il ne trouva pas les brownies à la courgette qui enthousiasmaient tant sa cousine, parce que son regard avait été attiré par autre chose. Un truc sucré et violet, ou plutôt à la violette, et Léo adorait la violette. « Tu prends quoi ? » Il devait avoir fixé la carte avec trop d’insistance, ou être resté silencieux trop longtemps, pour qu’elle lui demande directement ce qu’il voulait au lieu d’attendre qu’il parle. Pas chiant, il baissa alors la carte pour lui parler.

« Il y a des choux à la violette… Ca me donne trop envie. Mais tes brownies courgette me donnent trop envie aussi. Ca te dit qu’on partage ? »

En théorie, Mina ne s’y opposerait pas. Et si elle n’était pas trop d’accord pour partager, il resterait avec ses petits choux à la violette sans émettre de protestation. La serveuse, qui avait dû voir qu’ils avaient choisi, revint vers eux en esquissant son plus joli sourire, prenant leurs commandes avant de repartir vers les cuisines, les laissant à nouveau seuls près de la fenêtre. « Bon, comment tu vas ? Parce qu'on n'a pas vraiment eu le temps de discuter toi et moi ! C’est ma faute avec ma folie acheteuse … » Le regard de Mina se fait faussement honteux et Léo ne put retenir un petit rire amusé. Elle, avoir honte de claquer tout son fric en fringues ? Il n’y croyait même pas, tiens. Ce n’était pas crédible une seule seconde.

« Oh bah écoute, ça va. Je passais une bonne journée, puis j’ai été kidnappé par une terreur pailletée. Pauvre de moi. » Il esquissa un sourire pour montrer qu’il n’en pensait pas un mot, même si son ton amusé faisait passer le message. « Tiens, vu qu’on parle de ta folie acheteuse. J’ai entendu dire que les restaurants plaçaient à la fenêtre les couples qui avaient l’air heureux, parce que leur bonheur peut attirer plus de clients. Je sais pas si c’est des conneries ou pas, mais… Comme je suis un petit-ami extrêmement galant, c’est moi qui paie. Tu as assez fait cramer ta carte bleue, ma chérie. »

Il bougea ses sourcils en un geste légèrement provocateur, avant de reculer pour s’appuyer sur le dossier de sa chaise. Ca lui faisait du bien de s’asseoir après avoir passé autant de temps debout, mine de rien. Bon d’accord, il était surtout resté assis pendant que sa cousine faisait la tornade dans les magasins, se contentant de donner quelques conseils et de porter – ou plutôt faire léviter – les sacs de la jolie blonde. Tout en fusillant du regard les quelques mecs aux regards un poil trop lubriques à son goût.

« Pour en revenir à ta question… J’ai hâte de la fin des cours, surtout. J’aime bien Alféa, mais les profs deviennent fous avec leurs exams de fin d’année. Vivement que ça s’arrête. » Il laissa échapper un petit soupir avant de reprendre la parole. « Et toi ? Tu as bientôt fini ton cursus de trois ans. Tu vas te spécialiser, ou arrêter là et trouver un travail ? »

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— léandre michaelis & Whilelmina N. Hartwig —

Mina aime passer du temps avec Leo, si elle l'entraîne parfois dans ses folies acheteuses, elle aime aussi prendre le temps avec lui. Ça ne la dérange pas de passer des heures assises vers lui, tandis qu’ils sont tous les deux sur leurs téléphones par exemple. La présence du brun lui fait du bien et c’est parfois tout ce dont elle a besoin pour se sentir remplie à bloc. Mais là, il s’agit d’une session shopping et il a accepté de la suivre, enfin techniquement elle l’a un peu kidnappé puisqu’elle ne lui a pas vraiment laissé le choix que de venir. Soyons honnêtes, il le voulait bien. Alors qu’elle a fait un razzia, acheté une quantité monstre de choses, elle s’arrête avec l’intention de boire et de manger quelque chose. Leo lui propose un petit café végan et elle est de suite emballée par la découverte. Elle suit son cousin jusqu’au salon de thé et ils s’installent à une petite table, loin des toilettes. Ils pouffent un peu tous les deux à cause de la private joke que vient de faire Leo, juste avant qu’on leur indique leur table. Wilhelmina commence à regarder la carte et se laisse tout de suite emballée par un Chaï Latte, puisqu’il s’agit là de sa boisson préférée, ainsi qu’un brownie à la courgette. Elle pose alors la carte sur la table et finit par demander à son cousin ce qu’il va prendre.

- Je pense que je vais faire comme toi et rester sur la valeur sûre du chocolat frappé. Attend par contre c’est quoi le lait… » Dit-il en regardant à nouveau la carte. « Amande et coco… Ouais, ça passe. Ce sera toujours meilleur que le lait de soja. » Elle n’aime pas le lait de soja elle non plus. Elle préfère largement le lait de coco, d'épeautre ou d’avoine. « Il y a des choux à la violette… Ca me donne trop envie. Mais tes brownies courgette me donnent trop envie aussi. Ca te dit qu’on partage ? »

- Et comment mon p’tit !! » Qu’elle lâche, comme si il pensait sincèrement qu’elle ne lui aurait pas demandé de goûter aux petits choux et qu’elle ne lui aurait pas proposé de goûter le brownie. Elle continue en lui demandant comment il va. La serveuse arrive et prend la commande des deux, Mina laissant Leo s'en occuper.

-  Oh bah écoute, ça va. Je passais une bonne journée, puis j’ai été kidnappé par une terreur pailletée. Pauvre de moi. » Il sourit et elle feint l’horreur. « Tiens, vu qu’on parle de ta folie acheteuse. J’ai entendu dire que les restaurants plaçaient à la fenêtre les couples qui avaient l’air heureux, parce que leur bonheur peut attirer plus de clients. Je sais pas si c’est des conneries ou pas, mais… Comme je suis un petit-ami extrêmement galant, c’est moi qui paie. Tu as assez fait cramer ta carte bleue, ma chérie. » Lui dit-il, arborant un regard de loveur, ce qui fait exploser de rire sa cousine.

- Quelle chance j’ai d’avoir trouvé un gentleman comme toi ! » Retorque la blonde, entre deux rires.

- Pour en revenir à ta question… J’ai hâte de la fin des cours, surtout. J’aime bien Alféa, mais les profs deviennent fous avec leurs exams de fin d’année. Vivement que ça s’arrête. » Il soupire et reprend « Et toi ? Tu as bientôt fini ton cursus de trois ans. Tu vas te spécialiser, ou arrêter là et trouver un travail ? » Elle regarde Leo, se pince les lèvres et ses yeux fuient un peu.

- Je ne sais pas… » Elle se mord l'intérieur de la lèvre. « Je maîtrise absolument pas mon pouvoir et j’pense sincèrement qu’il faut que j’aille plus loin dans l’apprentissage. » Elle se pince les lèvres et la serveuse arrive avec leur commande. « Merci » Ajoute-t-elle en la regardant partir. « Mais du coup je sais absolument pas dans quoi me spécialiser… » Elle est carrément perdue au niveau de ses études. Elle aimerait avoir trouvé une solution rapidement et elle se dit qu’au pire, elle continue dans une spécialisation facile et passe partout et qu’elle avisera ensuite.

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— léandre michaelis & Whilelmina N. Hartwig —

Mina était ok pour partager, et ça, c’était chouette, parce qu’il voulait vraiment goûter les brownies à la courgette, mais les prix étant assez élevés, il n’avait pas vraiment envie d’en acheter un juste pour tester. C’était même assez idiot de sa part d’avoir demandé, au final. Bien sûr qu’elle serait ok pour lui abandonner un brownie si elle pouvait taper dans ses choux à la violette. Le temps que leur commande arrive, ils continuent à discuter, et Léo, très généreux, propose de payer leur consommation après avoir fait son nerd avec les quelques connaissances qu’il avait sur le placement des gens dans les restaurants. Son (faux) regard d’amoureux transi fait beaucoup rire sa cousine, sans doute pas habitué à entendre ces mots bizarre – ma chérie – venant de lui. Pour lui aussi, c’était étrange, surtout quand on savait que Mina était sa cousine. « Quelle chance j’ai d’avoir trouvé un gentleman comme toi ! » Moqueur, il se fend d’une révérence typiquement solaroise, avant d’aborder un autre sujet, celui des études.

Un sujet qui fâche, apparemment. Mina se referme, et son regard fuit sur le côté. « Je ne sais pas… » Léo, qui voulait changer de sujet de manière pas très subtile, ne peut que se taire et la laisser finir non sans se traiter mentalement d’imbécile. Il espérait ne pas avoir jeté un trop gros froid sur l’après-midi avec sa question idiote, mais ça lui avait semblé tellement logique. Mina était en troisième année, il s’attendait donc à ce qu’elle sache déjà si elle continuait ou arrêtait l’année suivante. « Je maîtrise absolument pas mon pouvoir et j’pense sincèrement qu’il faut que j’aille plus loin dans l’apprentissage. » Il hoche la tête, très attentif. C’était normal qu’elle ne sache pas, au final. La spécialisation qu’elle visait ne lui ouvrirait probablement pas beaucoup de portes et elle voulait peut-être se lancer dans la vie active. Alors qu’il allait répondre, la serveuse revient vers eux, le forçant au silence tandis qu’elle pose leurs commandes devant eux. Mina la remercie, Léo sourit, avant de se saisir de ce qu’il avait commandé tandis que Mina reprenait. « Mais du coup je sais absolument pas dans quoi me spécialiser… » De surprise, il faillit en lâcher la paille qu’il allait planter dans sa boisson, et il releva les yeux.

« Sérieusement ? Mince, ça me semblait assez évident, pourtant… » Evident pour lui, en tout cas, mais peut-être qu’elle ne voulait pas en faire son métier. « Enfin bon désolé, j’aurais peut-être pas dû parler de ça. »

Il plante finalement la paille dans le chocolat glacé, pose un chou à la violette devant elle et lui chipe un brownie à la courgette auquel il ne touche cependant pas, toujours un peu travaillé par ce qu’elle lui a dit. Mais ça se sentait qu’après ses quelques mots sibyllins, Mina attendait de lui qu’il continue et qu’il lui dise dans quelle spécialisation il avait pensé qu’elle partirait. Alors il s’exécute, bien qu’un peu mal à l’aise, conscient de s’engager sur une pente un peu glissante.

« Je pensais que tu te spécialiserais en arts. En design, ou en mode. Pour créer tes propres tendances. Ou ta propre marque de fringues. Ou plutôt de maquillage. Avec des paillettes dedans. Beaucoup, beaucoup de paillettes. » Il esquisse un léger sourire taquin, espérant détendre un peu l’atmosphère. « Tiens d’ailleurs, en parlant de paillettes ! »

Plongeant vers son sac, il attrapa le petit sachet contenant les tubes de paillettes qu’il avait acheté quand elle avait le dos tourné, puis il le lui tendit avec un grand sourire. Il aimait faire des cadeaux aux gens. C’était son love language. Ca, et les livres. Et tandis qu’elle ouvre curieusement le sachet pour s’extasier sur les petits tubes multicolores, Léo réalise qu’au final, il ne sait pas grand-chose sur sa cousine. Elle aime le maquillage, les fringues, et les paillettes. Et rentrer chez les gens la nuit pour visiter et avoir ce petit frisson d’adrénaline qui lui manquait tant. Peut-être qu’il aurait dû être plus curieux ? Mais comme il n’aimait pas qu’on lui pose des questions sur lui, il n’en posait pas beaucoup sur les autres non plus. Peut-être que c’était un tort. Mais personne ne s’en était jamais plaint jusqu’ici donc il n’avait jamais changé ses habitudes.

« Je me mêle de ce qui me regarde pas mais… T’en as parlé avec tes parents ? Je sais pas s’ils ont fait des études – enfin, je sais pour Zephÿr, pas pour ta mère – mais peut-être qu’ils pourraient t’aider à trouver des pistes, et tout ça. Et puis je suis là aussi, si tu veux en parler. Ou pas. Enfin bon. Je suis un idiot, et je vais me taire maintenant, hein. »

Un peu mal à l’aise, il sirote son chocolat frappé – délicieux, malgré l’absence de lait classique et l’ajout de lait d’amande et de lait de coco. Finalement, ça vaut bien le prix qu’il a mis dedans. Il faudrait qu’il pense à remercier sa sœur pour cette découverte intéressante.

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— léandre michaelis & Whilelmina N. Hartwig —

La blonde a accepté de partager son goûter avec son cousin, elle n’est pas du genre à dire non, la demoiselle, la sociabilité avant tout. Et puis il faut dire que la contrepartie est alléchante. Des choux à la violette, quelle originalité !! Léo propose même de payer et elle accepte, en rajoutant des caisses lorsqu’il joue les amoureux transit. Le sourire de la jeune fée s’évanouit rapidement cependant. Il vient lui poser une question qui, si elle est anodine, met la jeune femme en panique. Elle ne sait pas ce qu’elle fera l’année prochaine. Elle est perdue. Son pouvoir n’est pas acquis et elle a peur de quitter l’université pour trouver un travail, mais dans une autre mesure, elle n’a aucune idée du cursus qu’elle a envie d’emprunter si elle continue ses études. Il semble comprendre l’anxiété naissante chez la demoiselle et s’en vouloir aussi d’avoir créer un tel émoi chez sa cousine, mais il l’écoute sans l’interrompre.

- Sérieusement ? Mince, ça me semblait assez évident, pourtant… » Qu’il lui dit lorsqu’elle a terminé. La jeune fille lève des yeux ronds sur lui, qu’est-ce qui est si évident pour lui qu’elle n’a pas su voir ? « Enfin bon désolé, j’aurais peut-être pas dû parler de ça. » Mina le regarde échanger un choux contre un morceau de brownie et reporte son attention sur lui, attendant qu’il développe un peu sa pensée. « Je pensais que tu te spécialiserais en arts. En design, ou en mode. Pour créer tes propres tendances. Ou ta propre marque de fringues. Ou plutôt de maquillage. Avec des paillettes dedans. Beaucoup, beaucoup de paillettes. » Un sourire taquin vient se matérialiser sur les lèvres du garçon et elle finit par sourire aussi. Toutes ces paillettes. Elle les utilise en permanence, dans tout, pour tout, partout, masquant ainsi toutes ces petites choses qui l’assaillent au quotidien. Ses doutes, ses peurs, ses incertitudes. « Tiens d’ailleurs, en parlant de paillettes ! » Léandre se penche vers son sac et attrape un petit sachet contenant des tubes de paillettes. Il lui tend et la blonde sourit, plissant le nez devant tant de générosité et d’attention. Elle se lève de sa chaise et fait le tour de la table pour venir enlacer son cousin.

- Merci, fallait pas Léo !! » Qu’elle lui lance en retournant s’asseoir à sa place. Elle prend les tubes et regarde les couleurs et les formes qu’il a choisies. « Donc, je te traîne ici de force, je te fais dépenser de l’argent pour que tu t'achètes des fringues digne de ce nom et toi tu m'achètes des paillettes et en plus tu veux m’offrir le goûter !? » S’exclame-t-elle. « T’es un grand malade, tu le sais ? » Qu’elle ajoute. « Mais merci Léo, vraiment t’es adorable, je pouvais pas rêver mieux… » Oui, parce que retrouver son père lui avait permis de trouver une famille un peu plus large que celle du côté de sa mère. Et Léo et Mina se connaissaient déjà avant, partageant la suite coccinelle et étant devenus amis, la découverte ne les avait que plus rapprochés.

- Je me mêle de ce qui me regarde pas mais… T’en as parlé avec tes parents ? Je sais pas s’ils ont fait des études – enfin, je sais pour Zephÿr, pas pour ta mère – mais peut-être qu’ils pourraient t’aider à trouver des pistes, et tout ça. Et puis je suis là aussi, si tu veux en parler. Ou pas. Enfin bon. Je suis un idiot, et je vais me taire maintenant, hein. » Elle le regarde, peinée qu’il puisse penser ce genre de choses de lui-même.

- T’es pas idiot Leo. » Elle pose sa main sur l’avant-bras de son cousin. « Arrêtes de penser ce genre de choses de toi, t’es intelligent, empathique, avenant et vraiment ce sont de supers qualités. » Qu’elle lui dit d’une voix douce. Elle sait qu’il a souffert par le passé, sans vraiment savoir jusqu’à quel point, parce qu’il parle pas trop de lui et qu’elle a toujours respecté ça, mais ça la peine. « J’ai pas osé encore. » Qu’elle répond. « Je veux dire, maman a déjà du mal à comprendre mes choix alors pourquoi est-ce qu’elle serait encline à m’aider là-dessus ? » La mère de Mina ne comprend pas vraiment pourquoi celle-ci a décidé de retrouver son père et si elle lui parle à nouveau et qu’elles se sont revus, c’est un sujet qui reste sensible pour la mère de Mina. Du coup, la jeune femme peine à imaginer qu’elle puisse aider à chercher sa fille à se trouver alors qu’évidement, si elle le lui demandait, la mère aiderait la fille. « Et papa… » Elle grimace. « Je lui en ai déjà beaucoup demandé cette année, non ? Accepté qu’il ait une fille, qu’on ait une relation… » Elle ne sait pas si c’est pas déjà trop pour Zephyr, alors lui demander de l’aider à choisir quoi faire pour l’année suivante… « Mais tes idées sont bonnes et je n'y avais sincèrement pas pensé ! » Elle ne dit pas ça pour le rassurer, c'est simplement la vérité. Avec tout ce qu'elle a vécut cette année, elle n'a pas pensé une seule seconde à l'univers de la mode ou des arts.

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Lui qui pensait la faire sourire avec les paillettes a fait bien plus mouche que prévu. Le sourire de sa cousine est radieux, et elle quitte sa place pour l’entourer de ses bras. Ca n’aurait pas dû le surprendre venant d’elle mais il s’en étonne quand même, avant de lui rendre son étreinte et la laisser se rasseoir pour examiner les tubes avec attention. « Donc, je te traîne ici de force, je te fais dépenser de l’argent pour que tu t'achètes des fringues digne de ce nom et toi tu m'achètes des paillettes et en plus tu veux m’offrir le goûter !? T’es un grand malade, tu le sais ? Mais merci Léo, vraiment t’es adorable, je pouvais pas rêver mieux… » De nouveau gêné par les compliments, il se frotte le cou en souriant, essayant maladroitement de cacher que ça lui faisait quand même plaisir.

« Boyfriend material, que veux-tu ! Maintenant il faut juste que je me trouve une copine. » Léger silence un peu gêné, qu’il brisa en haussant négligemment les épaules. « Ou un copain. »

C’était peut-être la première fois qu’il en parlait, ce qui en faisait un coming-out officiel. Il savait bien, pourtant, que Mina était déjà au courant. Elle était assez observatrice, au final, et n’avait aucun mal à voir les choses, même celles qu’elle ne devrait peut-être pas voir. Mais elle avait toujours eu la délicatesse de ne pas en parler, ce qui lui convenait parfaitement. Puis finalement, elle n’en fait pas grand bruit, parce que ce n’est pas si important que ça. Ce qui est important, c’est son futur, et ce qu’elle veut faire l’an prochain. Parce qu’à la grande surprise du plus jeune, elle n’en a pas la moindre idée. S’arrêter ou continuer ? Et il peut bien lui donner quelques idées, au final le choix est sien. Et à force d’en parler, il a surtout l’impression de se mêler de ce qui ne le regarde pas et de se comporter comme un véritable idiot.

« T’es pas idiot Leo. » Mina pose la main sur son avant-bras, lui arrachant un petit sourire qui oscille entre la gratitude et l’indécision. « Arrêtes de penser ce genre de choses de toi, t’es intelligent, empathique, avenant et vraiment ce sont de supers qualités. » Et, à nouveau, la gêne. Depuis quand Mina lui fait-elle autant de compliments ? Et en quel honneur, je vous prie ? Normalement, c’est lui qui en fait, pas l’inverse, et s’il est très bon pour les donner, il a plus de mal à les recevoir. Alors il rit pour vainement cacher sa gêne, son habituelle répartie reprenant le dessus pour sauver ce qui peut l’être.

« Que de compliments aujourd’hui ! Je comprends mieux pourquoi la serveuse a cru qu’on était un couple ! Mais reste tranquille quand même bichette, on n’est pas d’une famille royale, ça se fait pas trop de draguer son cousin chez les gens normaux ! »

Il ricane un peu – mais il est bien content, au fond, de ne pas être d’une famille royale. Quand il voit toute la pression que Lirio a sur le dos, alors que les dirigeants de Lynphea sont connus pour être extrêmement chill, il n’aimerait clairement pas être à sa place. Mais malheureusement pour lui, il n’y a pas besoin d’être bien né pour avoir ses problèmes, et il est bien au courant vu sa propre situation familiale. Et Mina, elle aussi, ne fait pas exception à la règle. « J’ai pas osé encore. Je veux dire, maman a déjà du mal à comprendre mes choix alors pourquoi est-ce qu’elle serait encline à m’aider là-dessus ? » Il ressent une pointe acide dans la voix de sa cousine, comme de la tristesse. A moins qu’elle ne lui en veuille de ne pas respecter ses choix.

« Parce qu’elle reste ta mère ? Elle était peut-être pas d’accord pour Zephÿr mais ce qui est fait est fait. Ca ne l’empêche pas de toujours être ta mère, de toujours t’aimer et de toujours vouloir t’aider, non ? » Puis il lâche un léger ricanement, entre surprise et mépris. « Mais après tout qu’est-ce que j’en sais ? J’ai même pas de mère, moi. »

C’est un sujet qu’il n’aborde jamais, et il est même surpris de l’avoir fait. Mais c’est vrai en fait, qu’est-ce qu’il en sait ? Sa mère à lui, elle s’est tirée, préférant ses idéaux extrémistes à sa propre famille. Il était mal placé pour parler d’amour maternel, non ? Mais dans son esprit, s’il venait à se disputer avec son père, ce dernier serait quand même là pour l’aider, qu’il approuve ou non ses choix de vie. « Et papa… » Justement, on y arrivait, au père, et pour Léo, il était clair que Zephÿr aiderait sa fille du mieux qu’il pouvait. « Je lui en ai déjà beaucoup demandé cette année, non ? Accepté qu’il ait une fille, qu’on ait une relation… » Mais d’abord faudrait-il qu’il soit au courant. C’est à son tour de grimacer un peu – il a beau ne pas porter le sorcier dans son cœur, il se sent quand même forcé de le défendre.

« Tu lui as rien demandé, c’est lui qui l’a voulu. Si ça l’avait pas intéressé, il t’aurait juste claqué la porte au nez – puis il se serait probablement fait pourrir par mon père. » Il sourit à nouveau, sans cesser d’être sérieux. « Demande-lui ? Tant que tu le fais pas, il doit se dire que t’as déjà pensé à tout et que t’as pas besoin de lui. » Puis il grimace à nouveau, un peu amusé. « Je suis en train de le défendre… Pince-moi, je rêve. »

Un nouveau rire lui échappe tandis qu’il s’intéresse à sa boisson, qu’il sirote doucement pour laisser le temps à Mina de réfléchir. C’est quand même très contradictoire, tout ce qu’il se passe. Parler d’amour maternel quand la sienne les a abandonnés, défendre Zephÿr, et donner des conseils à Mina alors qu’il ne savait même pas dans quoi s’orienter lui-même. Probablement en histoire – mais il avait encore une année pour y penser donc il ne s’en faisait pas trop. « Mais tes idées sont bonnes et je n'y avais sincèrement pas pensé ! » Il sourit à nouveau, quand même un peu touché que ses idées lui plaisent.

« De rien, comme j’ai dit, ça me semblait logique… Mais après ça l'est peut-être pas, tu fais comme tu veux hein ! » Pour cacher son malaise, il croque dans un bout de brownie. « Eh mais c’est super bon ce machin. T’as goûté ou pas encore ? »

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— léandre michaelis & Whilelmina N. Hartwig —

Quand elle a retrouvé son père, Mina était loin d’imaginer qu’elle trouverait une famille. Bien sûr, elle connaissait Leo avant et elle s’entendait déjà très bien avec lui, mais c’était devenu encore mieux maintenant qu’ils se savaient cousins. Il lui offre des paillettes et ça la touche au plus profond, elle plaisante un peu avec la situation, elle l’a tiré de son devoir, lui a fait dépenser de l’argent et il lui offre des paillettes… Il se frotte le cou, gêné par les compliments de sa cousine et déclare.

- Boyfriend material, que veux-tu ! Maintenant il faut juste que je me trouve une copine. » La gêne est présente sur le visage de Leo et il ajoute. « Ou un copain. » Elle ne relève pas, elle sait qu’il est attiré par les garçons, il y a des choses que Mina voit, mais elle ne lui a jamais fait de remarques, patientant jusqu’au jour où il se sentirait assez en confiance pour en parler avec elle si il le souhaite. Ils discutent des études de la fée, se demandent ce que la fée fera après ses études. Elle lui explique qu’elle ne sait pas, qu’elle n’a aucune idée de ce qu’elle fera, alors il lui demande si elle en a parlé avec ses parents, puisqu’après tout ils pourraient lui apporter des réponses. Il se dénigre et elle a horreur de l’entendre faire cela alors elle lui demande d’arrêter et elle lui donne les qualités qui le définissent à ses yeux. « Que de compliments aujourd’hui ! Je comprends mieux pourquoi la serveuse a cru qu’on était un couple ! Mais reste tranquille quand même bichette, on n’est pas d’une famille royale, ça se fait pas trop de draguer son cousin chez les gens normaux ! » Elle lève les yeux au ciel, toujours obligée de tourner les choses en dérision… Mais elle sourit tout de même et ajoute qu’elle a peur que sa mère ne veuille pas l’aider étant donné qu’elle n’a pas compris que Mina souhaite retrouver son père… « Parce qu’elle reste ta mère ? Elle était peut-être pas d’accord pour Zephÿr mais ce qui est fait est fait. Ca ne l’empêche pas de toujours être ta mère, de toujours t’aimer et de toujours vouloir t’aider, non ? » Il marque un point. « Mais après tout qu’est-ce que j’en sais ? J’ai même pas de mère, moi. » Elle se sent mal. Leo est dans une situation similaire à la sienne avant qu’elle ne retrouve Zeph, mais les circonstances sont bien plus graves en ce qui le concerne… Elle vient attraper la main de Léo pour la serrer dans la sienne. Elle ajoute alors qu’elle estime avoir demandé beaucoup de choses à son père au cours de la dernière année. « Tu lui as rien demandé, c’est lui qui l’a voulu. Si ça l’avait pas intéressé, il t’aurait juste claqué la porte au nez – puis il se serait probablement fait pourrir par mon père. Demande-lui ? Tant que tu le fais pas, il doit se dire que t’as déjà pensé à tout et que t’as pas besoin de lui. » Il s’interrompt, grimace et reprend amusé. « Je suis en train de le défendre… Pince-moi, je rêve. » Elle lui sourit et ajoute qu’elle trouve les idées de son cousin excellentes. Elle réfléchira à tout ce qu’il lui a dit, ce qu’il lui a proposé. « De rien, comme j’ai dit, ça me semblait logique… Mais après ça l'est peut-être pas, tu fais comme tu veux hein ! » Il croque dans un morceau de brownie et s’exclame. « Eh mais c’est super bon ce machin. T’as goûté ou pas encore ? »

- Non pas encore ! » Qu’elle lance en attrapant un bout de gâteau et en le goûtant à son tour. « Mais grave !! » Qu’elle s’exclame alors. Le regard se pose sur les choux à la violette de son cousin et elle en attrape un. « Je peux ? » Qu’elle demande avant de venir croquer dedans sans avoir attendu la réponse. Elle sourit. « Ça aussi !! C’est une super adresse, vraiment ! » Qu’elle lui dit. « J’vais encore être un peu fleur bleue, mais j’suis contente d’avoir un cousin comme toi… » Elle bat des cils en direction du brun. « Toi, t’as une idée de ce que tu feras plus tard ? » Qu’elle lui demande alors, curieuse de savoir si son cousin a, lui, déjà pensé à tout ça…