CARACTEREDéfautsLéo est extrêmement
méfiant. Pas prompt à accorder sa confiance au premier venu, il se révèle très
observateur, comme s'il essayait toujours de percer les véritables intentions de celui qui l'approche. Généralement très
secret, il n'aime pas vraiment parler de lui, parce que parler de lui c'est donner des armes à son interlocuteur, que ce dernier peut ensuite utiliser contre lui. Il est également très
sarcastique, sa répartie cinglante sachant taper au centre, juste là où ça fait mal. Il n'est cependant pas enclin aux combats, préférant rester dans son coin, et il ne répondra que si on l'attaque en premier. Il se révèle aussi très
indépendant, n'aimant pas vraiment dépendre des autres pour avancer, car laisser quelqu'un l'aider c'est avoir une dette qui peut durer longtemps - et il déteste devoir quelque chose à quelqu'un. Pour le moins
solitaire, il préfère être seul qu'entouré de trop de gens, son introversion prenant assez rapidement le dessus et le poussant à s'isoler avant qu'il ne se sente trop en danger.
QualitésMais derrière cette carapace de misanthrope revêche se cache un ami extrêmement
fidèle et loyal, pour peu que l'on arrive à passer outre ses attitudes d'ours trop méfiant pour son propre bien. Des amis, il n'en a pas beaucoup, il les compte sur les doigts d'une main, et il entend bien les garder.
Protecteur, il s'interpose sans réfléchir quand on les menace, ou quand il est témoin de harcèlement - lui même en ayant été victime, il ne souhaite ça à personne. Il se révèle incroyablement
calme, et il est difficile de le faire sortir de ses gonds. Cependant, comme toutes les personnes
placides, quand il s'énerve, il ne fait pas semblant, car s'il peut garder pour lui très longtemps, il y a un moment où il éclate, et il vaut mieux ne pas être la cible de sa colère. Très intelligent, il expliquera volontiers un cours ou quelque chose qui n'a pas été compris sans jamais se montrer méprisant ; au contraire très
patient, il pourra répéter en boucle jusqu'à ce que l'information soit comprise. De même très
créatif, il brille dans les matières artistiques, surtout en éducation musicale - mais il est cependant assez mauvais en dessin. Son truc à lui, plus que la musique, c'est l'écriture, même s'il ne fera jamais lire à personne les cinquante mille ébauches de romans qui noircissent les logiciels de texte de son ordinateur.
HISTOIRE01. Love is fake, just ask my parentsLéo est né à Solaria le 27 Mars 2002. Son mère, sa mère, sa soeur et lui ont cependant vécu à Magix pendant trois ans, une période dont il ne se souvient qu'à peine. Ce dont il se souvient cependant, souvenir marqué au fer brûlant dans sa mémoire d'enfant, ce sont les gens qui ont emmené sa maman, et cette dernière qui crie son nom comme si lui, Léandre Michaelis, trois ans, pouvait faire quelque chose pour elle. Il ne se rappelle pas avoir beaucoup pleuré, avoir fait beaucoup de cauchemars dans lequels ces mêmes gens revenaient pour enlever son papa, lui faisant développer une peur de l'abandon très violente qui ne l'a jamais vraiment quitté.
02. I have cried all my tears, all that is left is angerLe passage de Magix à Solaria se fait sans qu'il ne s'en rende compte, encore trop jeune et trop traumatisé, serrant cependant très fort la main paternelle pour ne pas être laissé derrière. C'est sans maman qu'il va grandir, ne pouvant compter que sur son père, ce père qui s'épuise à la tâche pour offrir un futur à ses enfants. Pendant plusieurs mois, sa voix d'enfant demande, au moins une fois par jour, quand est-ce que maman reviendra. Puis un jour, il arrête. Maman ne reviendra pas. Heureusement, il a son papa, toujours présent, auquel il s'accroche comme si lui aussi allait disparaître, et sa grande soeur, très protectrice, qui empêche les gens d'utiliser contre son petit frère les actes de leur traîtresse de mère. Mais Léo ne pleure plus sa maman désormais, tout ce qu'il reste c'est de l'incompréhension, et de la colère, une colère d'enfant abandonné qui est toujours très présente, même plus de dix ans plus tard.
03. We take stuffed animals very seriously in this houseS'il n'a plus sa mère, Léo a son père qui, malgré son travail et ses propres problèmes, passe beaucoup de temps avec son fils. Il lui raconte ses histoires de voyage le soir avant de s'endormir, cultivant l'imagination de son fils, l'aidant à développer son côté
créatif ainsi que son vocabulaire, lui expliquant patiemment le sens de certains mots compliqués, peut-être un peu fier que son fils se révèle très bon en arts plastiques, en musique et en langues - mais une véritable quiche en maths et en sciences, matières jugées ennuyeuses et inintéressantes par le jeune écolier.
04. Next time I'm opening up to someone will be my autopsyDe nature très sociable, Léo savait écouter, qualité très utile pour se faire des amis au collège. Un peu naïf cependant, il ne se rendait pas vraiment compte que sa trop grande gentillesse aurait pu faire de lui une victime facile si Eva, de quatre ans son aînée, ne gardait pas un œil sur son cadet, sa simple présence empêchant les graines de harceleurs de sa classe de se retourner vers lui. Malheureusement, elle ne put garder un oeil sur lui que pendant un an, partant l'année suivante au lycée et le laissant seul au collège. Et la protection de mère louve qu'elle avait exercée sur lui le frappa de plein fouet quand, après une parole malheureuse, il se retrouva dans la liste des harcelés plutôt que celle des ignorés. Tout ça parce qu'il avait eu le malheur d'attendre des autres la même gentillesse dont il faisait preuve, en avouant, un jour, à quelqu'un qu'il pensait être un ami, la raison pour laquelle il avait grandi sans sa mère.
05. Silence is the most powerful screamSolaria était alors pleine de réfugiés qui, comme lui, avaient perdu des membres de leurs familles. Mais si sa mère était en prison à cause de ses choix, d'autres avaient perdu un proche, un ami, un parent, à cause de sa mère - et donc, selon eux, à cause de lui. Il fut rapidement assez vite ostracisé, repoussé et isolé, un harcèlement plus verbal que physique contre lequel il ne pouvait rien faire puisqu'il n'avait pas de preuves. Alors il s'enferma dans le silence, trop effrayé pour parler, trop honteux pour demander de l'aide, persuadé que de toute façon, on ne l'aiderait pas et qu'on prendrait ça pour des histoires d'enfants. Tous ceux qui avaient perdu quelqu'un semblaient se liguer contre lui, le fils d'une partisane de Valtor, et tous ceux qui n'avaient rien perdu semblaient ne pas remarquer le manège des autres. Très angoissé, Léo perdit assez vite toute confiance en lui, inquiétant énormément son père qui, malgré ses tentatives plus que nombreuses pour le faire parler, ne se heurtait qu'aux mêmes trois mots :
tout va bien.06. Whatever doesn’t kill me better start runningMais le problème avec les gens comme lui, c'est qu'au bout d'un moment, ils n'acceptent plus de prendre gratuitement des coups. Et Léo commença à se défendre pour qu'on le laisse tranquille, mais qu'on le laisse tranquille pour de vrai. Il répondait aux piques par des piques encore plus blessantes que celles qu'on lui lançait, se développant une répartie cinglante qui fit reculer les plus impressionnables de ses harceleurs. De silencieux, il devint sarcastique, ce qui énervait ceux qui auraient préféré qu'il continue de gentiment se laisser faire. D'autant que grâce à son pouvoir, il trouvait le moyen de se venger, faisant trébucher ceux qui lui faisaient le plus de mal en accroissant la gravité autour de leur jambe en plein milieu du réfectoire, par exemple. Mais à force de jouer avec le feu, il finit par se brûler - au sens propre du terme, puisque l'un d'eux, humilié devant sa copine, se retourna contre lui, lâchant son pouvoir de feu en plein sur son visage. Il n'eut que le temps de lever les bras pour se protéger, avant que sa propre colère ne prenne le dessus et que le pyromane ne soit brutalement plaqué au sol par la gravikinésie de sa victime. Léo ne se rappelle pas de grand-chose après ça, sinon beaucoup de cris, un goût de sang assez prononcé, puis l'obscurité.
07. My only regret is that I didn't tell enough people to fuck offBien entendu, son père fut convoqué au collège, de même que la famille de l'autre victime. Et même si l'autre hurlait que tout était de la faute de Léo, les marques de brûlures sur les bras de ce dernier prouvaient bien qu'il n'avait pas attaqué le premier. Sauf que cette fois-ci, lassé de ce silence qui ne lui avait rien apporté, Léo parla, pressé par son père qui refusait de le punir avant d'avoir une explication. Il raconta le harcèlement qu'il subissait depuis plusieurs années parce que les gens savaient pourquoi sa mère était en prison, les remarques, l'isolement qu'on lui faisait subir, et l'humiliation de ne rien pouvoir faire, avant que la colère ne le pousse à se défendre du mieux qu'il le pouvait. Dire que son père était fâché fut un euphémisme, mais ce fut contre l'école, non contre lui, qu'il se retourna. Il ne sut pas ce qui fut dit dans le bureau puisque son père l'avait fait sortir, d'une voix calme, mais vibrante de colère, le laissant aux bons soins de son aînée - dans les bras de laquelle il pleura - tandis qu'il s'expliquait avec le principal du collège. S'il fut suspendu quelques jours, il ne retourna pas au collège, son père préférant gérer son éducation pour le peu de temps scolaire qu'il lui restait, envisageant certainement de lui trouver un autre collège. Et s'il ne fut pas puni, il eut droit à un long tête à tête avec son père, duquel il ressortit avec la certitude qu'il n'avait pas à avoir honte de parler de ses problèmes à son père - et la promesse d'aller voir un psy pour parler de ce qu'il lui était arrivé.
08. Flowers grow back after they're stepped on and so will ICe fut cette même année qu'Evania allait faire son entrée à Alféa, à Magix, beaucoup trop loin d'eux, ravivant les peurs de Léo d'être abandonné par les siens comme sa mère l'avait fait treize années plus tôt. Il ne se voyait pas vivre sans sa soeur - pas après tout ça. Alors quand la question du déménagement fut évoquée, il fut le premier à vigoureusement approuver, déjà parce que ça lui permettait de rester près de sa soeur et ensuite parce que ça mettait des milliers de kilomètres entre ses harceleurs et lui. Il préférait faire sa dernière année de collège à Magix avec des inconnus que de retourner dans le sien. Alors ils déménagent encore une fois, pour Magix où il a vécu trois ans, où il ne connaît personne et où personne ne le connaît - et personne ne connaît sa mère. Son père y retrouve un travail, et n'oublie pas sa promesse, le poussant de force dans le cabinet d'un psy, puis, sur les conseils de ce dernier, l'inscrivant à des cours de self-défense pour rebooster son estime de lui que le harcèlement a brisé, puis à des cours de violon pour canaliser ses humeurs changeantes dans quelque chose de créatif. Loin de Solaria, Léo revit et s'épanouit, et lui qui n'était plus qu'une ombre redevient un adolescent plein de vie, bien moins naïf cependant, et beaucoup plus méfiant.
09. Isn't everyone's family a little fucked up?Lui qui pensait avoir la paix à Magix fut bien déçu. Si Evania entra à l'université, si son père avait retrouvé un travail, et si lui faisait sa dernière année dans un collège où personne n'avait jamais entendu parler de lui, il ne fallut pas bien longtemps pour que de nouveaux éléments viennent perturber son quotidien. Un oncle, en l'occurrence, dont il n'avait jamais entendu parler, et envers qui sa méfiance fraîchement acquise s'aiguisa aussitôt. Le fait qu'il porte la marque de Valtor n'aidait pas beaucoup, il faut dire. Sa mère ayant déjà fait voler leur famille en éclats avec ses opinions politiques, qui lui disait que ce supposé oncle ne ferait pas la même chose ? Même s'il voyait bien que la présence de cet oncle semblait faire beaucoup de bien à son père, et que sa soeur semblait faire beaucoup d'efforts avec lui, Léo préféra rester distant, refroidi par ses expériences précédentes et plus du tout prêt à accorder sa confiance, même à un hypothétique membre de sa famille. Alors il laissa cet oncle étranger aller et venir dans sa maison et dans sa vie, l'ignorant sans l'ignorer, gardant un oeil prudent sur lui, terminant en même temps sa dernière année de collège, puis ses trois années de lycée.
10. The ocean says you're a nerdLéo avait toujours aimé étudier. Le silence des livres lui avait toujours plu, et quand son père avait repris la librairie qu'ils fréquentaient assidument, il avait été comme un gosse à Noël, entouré de tous ces bouquins. Et alors qu'il aurait voulu arrêter les études après le lycée et se lancer direct dans le monde du travail, ce furent les livres et son insatiable curiosité d'érudition qui le poussèrent à continuer - mais, à la surprise générale, pas chez les sorciers. Il aurait aimé rejoindre la Tour Nuage. Devenir un sorcier, et s'éloigner au maximum de sa fée de mère. Mais... Les cursus de la Tour Nuage ne l'intéressaient pas, surtout quand il y avait un cursus artistique à Alféa. Ce fut alors tout seul, comme un grand, qu'il se dirigea vers la voie des fées, sans oublier de rétorquer sèchement à Evania qu'il ne faisait pas ça pour se rapprocher de leur traîtresse de génitrice, mais pour lui et seulement pour lui.
QUESTIONQuel impact la guerre a-t-elle eue sur votre famille, vos proches mais surtout, sur vous ? Où étiez-vous, pourquoi ?pour en savoir plus, merci de lire l'annexe concernée.Léo ne se rappelle pas de la guerre, parce qu'il n'était qu'un enfant. Ce dont il se rappelle cependant, ce sont les hommes venus arrêter sa mère, cette dernière qui hurlait leurs noms, et les émotions contradictoires dans les yeux de son père. Le vide que ça a engendré, de grandir sans maman, la colère et le ressentiment qu'il lui porte d'avoir préféré des extrémistes à sa famille, et la haine brûlante de ceux qui ont perdu un proche à cause de la guerre et qui ont vu en lui, fils d'une partisane, un défouloir tout désigné. Il a aussi souffert à cause de la guerre, mais différemment des autres. S'il y a perdu sa mère à cause des choix de cette dernière, il y a surtout laissé beaucoup de plumes, comme sa joie de vivre enfantine et son estime de soi, qu'il a encore bien du mal à reconstruire.